On ne peut pas parler du Green Friday sans taper d’un coup sec sur le principe du Black Friday, ainsi que du Cyber Monday, qui se déroulent tous les ans à la fin du mois de novembre. Car si beaucoup de marques attendent et préparent ces événements pendant des semaines, d’autres ont décidé, à l’inverse, de s’y opposer frontalement. Il faut dire que le Black Friday, temple de la surconsommation, est tout sauf green.
Ainsi, en 2019, d’après les données récoltées par RTL, sur une seule journée, plus de 56 millions paiements par carte bancaire ont été enregistrés dans toute la France. Seulement, derrière les pancartes affichant jusqu’à -70%, se cache des réalités bien moins reluisantes, tant sur le plan écologique que social.
Quel est le coût écologique du Black Friday ?
D’abord, regardons du côté écologique de la force. Des milliers de produits vendus, souvent fabriqués à l’autre bout du monde, avec des normes environnementales inexistantes. Des achats impulsifs, à mille lieux du consommer mieux. Des millions de colis expédiés, dont 10% seront ultérieurement renvoyés par le client. À première vue, c’est vrai que nous sommes bien loin de la neutralité carbone.
En fait, le vrai problème n’est pas tant la livraison que les motifs d’achat. Car ce qui est réellement reproché au concept du Black Friday, c’est avant tout d’inciter à l’achat et l’accumulation de manière irraisonné, alors que notre génération doit faire face à un vrai défi : préserver les ressources et limiter au maximum le réchauffement climatique.
Alors forcément, dans un tel contexte, prôner des prix anormalement bas pose question. Parce que oui, il faut savoir ce qui se cache réellement derrière des offres aussi alléchantes : des conditions de fabrication irrespectueuses de la nature, avec des ouvriers payés au lance-pierre. Rien que dans le secteur de la mode, la situation est inquiétante. Sans entrer dans les détails, on vous conseille vivement de regarder The True Cost, un incroyable documentaire réalisé par Andrew Morgan, en 2015. Depuis, tristement, rien ne semble avoir réellement changé.
Quel est le coût social du Black Friday ?
Par exemple, « la quasi-totalité de l’industrie du prêt-à-porter profite du travail forcé des Ouïgours et des turcophones musulmans », assène régulièrement des groupes de défense des droits de l’homme. Alors, bien entendu, le Black Friday ne se résume pas à ce fait, mais ça démontre une chose : pour obtenir des prix si bas, des concessions sont généralement faites sur le plan social et environnemental. Car oui, face à ces pratiques que nous combattons, aucune entreprise, qui fabrique et créé de la valeur sur notre territoire, en prenant soin de préserver la planète, ne peut rivaliser et rester compétitive.
Si, vous savez : ces entreprises qui développent et maintiennent des emplois en France, qui privilégient la qualité et qui se soucient quotidiennement de leur impact sur la nature et la société. Celles que nous défendons et conseillons, matin, midi et soir, pour leur permettre de grandir le plus sereinement possible. Donc oui, leurs produits ne sont pas au même prix que ceux fabriqués à des heures d’avion de nos belles régions. Mais comme diraient Les Affranchis, fabricants de cosmétiques à Grenoble, que nous avions rencontré dans le cadre du podcast l’Instant Vert : « la question à se poser, ce n’est pas pourquoi nos produits sont plus chers, mais pourquoi les autres sont si peu chers ».
Le Green Friday, c’est quoi ?
Alors, pour contrer, des marques ont décidé de se rassembler et de dire non à cette journée, summum de la surconsommation. Ici, aucun code promotionnel : place à la sensibilisation pour encourager chacun à consommer de façon raisonnée et responsable, en préférant la qualité à la quantité et en privilégiant des produits sains, fabriqué près de chez soi. Mais c’est aussi acheter au prix juste, tout simplement pour que chaque acteur de la chaine de production et de distribution puisse vivre correctement de son travail.
De là, de nombreux mouvements sont nés, dont Make Friday Green Again, avec près de 900 marques adhérentes, dont Archiduchesse, Minuit sur Terre, La Minauterie et Le Closet. « Les fortes promotions ponctuelles laissent peu de temps aux consommateurs pour choisir et acheter des produits qui remplissent un réel besoin, expliquent-elles sur le site internet du collectif. Ce jour-là, encourageons-les plutôt à faire le tri dans nos placards : réparer, donner, revendre ou recycler les objets superflus afin de prendre conscience de ce dont on a vraiment besoin au quotidien ».
Mais au-delà de l’initiative, c’est donc, pour toutes ces marques, une vraie occasion pour affirmer des convictions, promouvoir une manière de voir le monde et faire transparaître leur raison d’être. Cette journée est une opportunité pour faire avancer, sur l’échiquier, les pions d’une consommation responsable. Modernes et audacieuses, elles se font ainsi l’écho des attentes de toute une génération, se souciant de l’impact qu’elles ont sur la nature et les êtres. Et vous savez l’ironie de l’histoire ? En se faisant les porte-paroles de l’anti-Black Friday, elles développent et fidélisent leur communauté comme jamais, avec des clients fiers de la démarche.
Le rôle des agences de communication.
En tant qu’agence de communication engagée et responsable, nous soutenons forcément la démarche du Green Friday. Mais c’est aussi l’occasion de nous poser la question de notre rôle, à nous, professionnels du marketing ? Car oui, la communication est une arme. Elle permet de façonner les mentalités, les opinions et, par conséquent, les habitudes de consommation.
Alors, que devons-nous faire ? Chez iBecome, nous pensons que nous avons un rôle clé à jouer. C’est pour cette raison que nous travaillions pour des marques qui portent des valeurs similaires aux nôtres, qui contribuent au dynamisme des économies locales et qui se soucient de la question environnementale. Et devinez quoi ? Aucun client ne nous a demandé de créer des supports pour le Black Friday. Pourquoi ? Parce que les marques que nous accompagnons ont décidé de vendre au prix juste toute l’année, pour respecter leurs partenaires, leurs collaborateurs et les consommateurs. C’est, et de loin, ce monde-là que nous souhaitons défendre !